Nathalie Loiseau

Fille de Claude Ducoulombier, banquier, et de Madame, née Josée Prat, Nathalie a épousé Bertrand Loiseau, banquier. Après avoir fait des études secondaires au lycée Carnot à Paris, elle se forme aux Langues’O où elle est diplômée de chinois. Elle est aussi diplômée de l’Institut d’études politiques (Sciences Po) de Paris.

En vingt-six ans de diplomatie Madame Loiseau a travaillé et vécu sous tous les continents. Elle commence sa carrière en étant affectée à la direction de l’information et de la presse (1986-88), puis à la direction Asie et Océanie (1988-90) au ministère des Affaires étrangères. Troisième secrétaire d’ambassade en Indonésie (1990-92), rédactrice à la direction des Nations Unies et organisations internationales à l’administration centrale (1992-93), elle se consacre aux accords de paix du Cambodge et de Somalie. Conseillère au cabinet d’Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, (1993-95), puis première secrétaire au Sénégal (1995-99), elle apprend à négocier avec les rebelles de Casamance, à vivre avec le paludisme et à conjuguer sa carrière avec la naissance de ses enfants.

Elle occupe ensuite le même poste au Maroc (1999-2002) avant de devenir deuxième conseillère, directrice du service de presse et porte-parole de l’ambassade aux États-Unis (2002-07) au moment où George Bush attaque l’Irak. Comme la France s’y oppose, la presse américaine se déchaine : les « Cheese eating surrender monkeys » (singes capitulards bouffeurs de fromage) gratifieraient Saddam Hussein de passeports, d’armes ou de « pièces détachées à double usage ». Nathalie Loiseau et l’ambassadeur, Jean-David Levitte, ripostent dans une lettre ouverte pour le Washington Post : « Peuple américain, on vous ment. Voici la vérité… ».

Elle poursuit sa carrière au ministère des Affaires étrangères et européennes comme sous-directrice d’Afrique du Nord (2007-08), puis directrice adjointe (2008-09) à la direction d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, directrice des ressources humaines (2009-11). Nommée fin 2011 par Alain Juppé directrice générale de l’administration et de la modernisation, haut fonctionnaire correspondant de défense et de sécurité auprès du ministre des Affaires étrangères, du ministre délégué chargé des Affaires européennes, du ministre délégué chargé du développement, de la ministre déléguée chargée de la Francophonie et de la ministre déléguée chargée des Français de l’étranger, elle fut évincée par Laurent Fabius au mois d’août 2012.

L’association Femmes et diplomatie s’est élevée contre « la façon dont le remplacement de Madame Loiseau a été opéré : sans faute professionnelle, sans préavis, sans nouveau poste ». D’après le Journal du dimanche, l’Élysée s’en serait ému. En novembre 2012, elle est nommée directrice de l’École nationale d’administration (ENA) tout en cumulant trois qualités qui auraient dû l’éloigner de ce poste : femme, diplomate, non énarque. Elle refuse toute étiquette politique : « Mon choix de vie professionnelle, c’est le service de l’État. Je ne veux pas d’autre étiquette. Je ne suis pas une fonctionnaire de droite ou une fonctionnaire de gauche » (Le Monde du 6 novembre 2012).

En réponse à sa nomination au comité d’honneur, elle nous a écrit : « Je suis en effet très attachée à l’Inalco et à la formation que j’y ai reçue ».